Centre de la Résistance et de la Déportation

POURQUOI ?

  1. La Résistance est un phénomène majeur de l’histoire contemporaine qui concerne les valeurs républicaines et interroge directement la citoyenneté.
    La Résistance est une notion complexe : le résistant est un individu qui, au nom de la dignité humaine, s’engage à lutter contre un pouvoir oppresseur et liberticide en recourant à des pratiques de transgression violentes ou non. L’acte de résistance, l’entrée en résistance, la forme de la lutte interpellent le citoyen, sont des objets à interroger et demeurent des sources de réflexion sur la pratique des valeurs démocratiques dans notre société.
     
  2. Fait exceptionnel, le département de l’Indre a eu un poids national dans l’histoire de la Résistance française dont les manifestations multiformes relient différentes échelles du local à l’international.
    Dès 1940, l’Indre occupe une position centrale en France : c’est la région la plus proche de Paris en zone non occupée aux abords de la ligne de démarcation. En 1941, ce département est la zone la plus utilisée en France par les agents des réseaux gaullistes (BCRA) ou anglo-saxons (SOE), notamment la Champagne Berrichonne. La situation particulière de l’Indre se traduit également par l’afflux des réfugiés, en particulier israélites : les rafles (août 1942, février 1943) conduisent un millier d’étrangers juifs sur les chemins de la déportation. La menace qui pèse sur la population juive provoque des actions d’aide et de sauvetage. En 1943 et 1944, les régions boisées de l’Indre (Boischaut-Sud, Brenne, Gâtines) accueillent des maquis dont les effectifs enflent à partir du débarquement en Normandie pour atteindre 15000 combattants lors de la Libération (contre 6000 dans le Cher). L’activité intense des FFI soutenue par des opérations aériennes alliées (parachutages, bombardements) aboutit à un fait unique en France : la reddition de la colonne Elster forte de 18000 hommes le 10 septembre 1944.
     
  3. La mémoire de la Résistance et de la Déportation ne peut plus être entretenue par les anciens résistants : la transmission de cette histoire locale nécessite la mise en place d’une structure départementale pérenne.

DANS QUEL BUT ?

Assurer un triple rôle d’interface entre la mémoire et l’histoire, le collectage et la mise en valeur, la recherche et la diffusion des connaissances.

  1. Faire connaître l’histoire de la Résistance et de la Déportation dans l’Indre à ses habitants, à ses enfants, mais aussi à ses visiteurs (DIMENSION CULTURELLE ET ECONOMIQUE)
     
  2. Favoriser les études historiques sur la Résistance et la Déportation (renouvellement des connaissances) (DIMENSION SCIENTIFIQUE)
     
  3. Transmettre et faire réfléchir sur les valeurs qui fondent l’engagement citoyen (notamment dans le cadre du Concours National de la Résistance et de la Déportation) (DIMENSION EDUCATIVE)

DES POINTS D’APPUI NOMBREUX

  • Des archives existent (papiers, objets, enregistrements audio-visuels) : leur localisation et le collectage doivent continuer.
     
  • Les travaux de recherche locale constituent une première base scientifique.
     
  • Les lieux de mémoire (stèles, plaques, emplacements de maquis, Douadic…) très nombreux à travers tout le département offrent des relais matérialisés in situ à développer.
     
  • Les acteurs et les partenaires potentiels

    - Le Conseil Général de l’Indre a vocation à devenir le maître d’ouvrage en collaboration étroite avec la Mairie de Châteauroux (ou la Communauté d’Agglomération).

    - Des institutions multiples (Inspection Académique, ONAC, IUFM et Centre d’Etudes Supérieures de Châteauroux, Archives Départementales, Archives Municipales…) et les associations patriotiques issues de la Résistance et de la Déportation peuvent apporter un concours actif à la réalisation et au fonctionnement du CHERDI.

UNE SOLUTION POSSIBLE

Une structure départementale qui centralise et anime

Un lieu identifié comportant trois type d’espace : un pôle d’exposition (avec plusieurs salles mettant en scène des archives, des objets à l’aide d’outils multimédias : écran, ambiance sonore…), un pôle documentaire (centralisant les données avec différentes solutions matérielle possibles selon la localisation et le degré du partenariat avec la Médiathèque Equinoxe et les Archives Municipales et/ou Départementales), un pôle éducatif (pour les jeunes comme pour les adultes) avec une salle de travail (équipée d’un tableau blanc interactif).

Des actions ancrées dans le territoire indrien

Un site internet mis à jour régulièrement propose en ligne des pages documentaires concernant la Résistance et la Déportation dans l’Indre ainsi que des inventaires et des outils de recherche. Les événements locaux évoqués concernent une majorité des communes et tous les cantons de l’Indre. Associations culturelles, collectivités locales, enseignants et élèves trouvent des interlocuteurs et des ressources concernant l’espace local (interventions en classe, organisation de manifestations, confection de panneaux informatifs près des stèles…). Etudiants et professeurs stagiaires de l’IUFM apportent leur contribution à la mise au point de scénarios pédagogiques.

Une thématique nationale porteuse et attractive : les réseaux

Relié au Musée National de la Résistance de Champigny et à son réseau de musées, le CHERDI, outre sa vocation à mettre en valeur l’Indre, développe une réflexion générale sur les réseaux de résistance entre 1940 et 1944. Cette spécificité lui assure une attractivité nationale Des conférences et des journées d’études sont organisés en liaison avec le Centre d’Etudes Supérieures de Châteauroux.

Alors que l’Indre était un des rares départements où la Résistance était unifiée, il est aussi l’un des seuls à ne pas disposer d’un lieu à rayonnement départemental dédié à la Résistance et à la Déportation. Ce « Centre » manque cruellement, mais cette absence peut aussi être une chance à saisir car elle ouvre la voie à une construction originale. 

 

CENTRE D’HISTOIRE ET DE MEMOIRE DE LA RESISTANCE ET DE LA DEPORTATION DANS L’INDRE / TABLEAU SUR LES ESPACES